L'absente
Je t'écrirai demain, de retour à Rivelle,
faire plus que ces lignes aujourd'hui je ne peux,
ce malheur annoncé par ta lettre est affreux
la douleur est trop forte et vraiment trop cruelle.
Je ne sais, sur l'instant, les mots pour parler d'elle,
sa présence est si vive encore, je suis brisé,
déjà dire au passé, ce soir, je ne pourrais
c'est au plus grand silence que ma plume en appelle.
J'imagine aisément l'insigne désarroi
dans lequel ce chagrin te plonge et te dévaste,
tu me dis t'en vouloir de cette issue néfaste
le tourment, mon ami, t'égare je le crois.
Accorde-moi la grâce de pouvoir partager
ce poids, cette affliction, ce mal que tu endures,
permets-le, compagnon, cela je te l'adjure,
sois fort, nous sommes deux, tu n'es pas naufragé.
Plus longuement, demain, de retour à Rivelle,
je coucherai les termes qui, pour l'heure, se dérobent,
je serai à ma table dans le matin, dès l'aube,
et le premier soleil lira mes traits pour elle.
Je t'y rappellerai que vous eûtes tous deux
un bonheur rencontré par un heureux hasard,
ce que vous ressentîtes lors du premier regard,
je te ferai revivre ces moments merveilleux.
Je pourrai employer le passé pour te dire
la passion qui fût sienne- elle me l'avoua !-
de trouver près de toi l'alfa et l'oméga
dans l'homme que tu es, son rêve, son désir.
J'ajouterai aussi, sans crainte de méprise,
que tu es désormais en charge d'un devoir :
ne pas lui dire adieu, simplement au revoir,
et vouer ton futur au souvenir d’Élise.
Je t'écrirai demain, de retour à Rivelle.
Extrait recueil "Vous dire, en passant..."
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 3 autres membres