Provence
En Provence, vois-tu, ce n'est pas comme ailleurs.
Qui n'a pas vu ma terre ne sait pas ce que c'est que toucher au sublime,
boutant tout autre lieu au détail de l'infime.
Est-il, existe-t-il, en quelque endroit du monde
modèle d'expressions plus complexes à narrer ?
Du plus sombre au plus clair, lorsque l'œil vagabonde,
mille effets d'arcs-en-ciel ne sauraient mieux griser.
Ne cherche pas l'endroit où fut le lieu d’Éden
sans aucun doute, aucun, tu en foules le sol
renifle son espace, capture ses pollens,
tu sentiras ton corps frémir d'un amour fol.
En Provence, vois-tu, ce n'est pas comme ailleurs.
Qui n'a pas vu ses nues ne sait pas ce que c'est qu'atteindre la lumière,
boutant au rang du noir toute flamme étrangère.
Au détour d'un relief se dressent, en îles fières,
des villages accrochés en ciel immaculé,
sentinelles d'antan, en veille séculaire,
aux ruelles conçues pour l'ombre recherchée.
De collines pelées en pinèdes ombragées,
de Mistral qui rend fou en soleil ravageur,
tout ici est passion, jusqu'au verbe imagé ;
exagérer un peu… ne fait pas un menteur.
En Provence, vois-tu, ce n'est pas comme ailleurs.
Où pourrait-on trouver en un unique écrin autant de fulgurance :
la Méditerranée, le Rhône, la Durance ?
Non, vois-tu, nulle part ne bat un même cœur.
Extrait recueil "Vous dire, en passant..."
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