Rimes de Provence

Rimes de Provence

Ceux de la Bastille

 

Ils étaient cent, peut-être mille, ou même plus et ils marchaient,

 

ils étaient cent, peut-être mille, ou même plus et ils chantaient,

 

ils étaient cent, ils étaient mille, mais comme un seul ils espéraient

 

la Liberté.

 

 

 

Quand ils ont traversé la ville par la grand-rue, par le marché,

 

quand ils ont traversé la ville un gosse les regardait passer,

 

quand ils ont travers la ville il lui ont dit: viens ! on va chercher

 

la Liberté.

 

 

 

Il leur a dit: faites attention, le roi va tirer ses canons

 

il leur a dit: faites attention, le roi va ouvrir ses prisons,

 

il leur a dit: faites attention le roi ne voudra pas donner

 

la Liberté.

 

 

 

Ils étaient cent, peut être mille, ou même plus et ils chantaient

 

lorsque les murs de la Bastille sont tombés au ciel de l'été,

 

ils étaient cent, ils étaient mille, il venaient de la retrouver

 

la Liberté.

 

 

 

Si aujourd'hui, garçons et filles, vous dansez quatorze juillet,

 

si aujourd'hui, garçons et filles, vous dansez place du marché,

 

pour fêter ceux de la Bastille n'oubliez pas qu'ils sont tombés

 

pour la Liberté.                                                                      

 

 

 

 

 

© Sacem paroles/musique andré n.

 

 

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29/11/2016
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J'écrirai que je t'aime

Tant que mes doigts usés pourront tenir ma plume,

tant que mes yeux minés seront assez vaillants,

que mes nuits éveillées sauront saisir l'écume

de mon esprit vieilli, qui n'est plus si fringant,

j'écrirai que je t'aime.

 

Tant que les mots voudront demeurer sans malice,

tant que mes pages nues seront mes auxiliaires

que mes phrases sauront élever l'édifice

des vers qui se bousculent, simplement pour te plaire,

j'écrirai que je t'aime.

 

Tant que les jours nouveaux me donneront la force,

tant que mon cœur battra et pourra s'exprimer

en pourchassant les termes pour saisir, sous l'écorce,

l'ardeur renouvelée des formules usitées,

j'écrirai que je t'aime.

 

Tant que tu seras là pour lire mes poèmes,

tant que tu me diras que tu en es émue,

que tu voudras, parfois, corriger un blasphème

qui m'aura échappé et que je n'avais vu,

j'écrirai que je t'aime.

 

Tant que mes doigts usés pourront tenir ma plume,

tant que je te saurai près de moi et complice,

que tu continueras de chasser loin mes brumes

comme tu fais toujours, ma douce Béatrice,

j'écrirai que je t'aime.

 

 

Extrait recueil "Vous dire, en passant..."

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24/11/2016
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Corrida madrilène

 

Il est quatre heures après-midi dans les rues de Madrid

je trempe ma chemise.

Le soleil en acier-fusion, coule sur moi ses rayons,

chaleur torride.

Je viens de la raccompagner, elle m'a laissé sur le palier,

quel bide !

j'avais pourtant tout répété, qu'est-ce qui n'a pas marché?

ma mémoire se vide.

 

Ca chauffe-tourne dans ma tête, corrida madrilène,

ça chauffe-tourne dans ma tête, corrida sans arènes,

corrida sans taureau,

raté mon adagio!

Ca chauffe-tourne dans ma tête, corrida madrilène,

ça chauffe-tourne dans ma tête, corrida sans arènes

je voulais lui faire un solo,

tu parles d'un numéro!

 

Il est quatre heures après-midi, dans les rues de Madrid

mon ombre me fatigue.

Moi qui rêvais de sa fraîcheur, d'une fontaine à deux cœurs,

chaleur torride.

Elle m'a dit ciao! devant l'entrée, salut sur le palier,

quel bide!

J'avais pourtant tout préparé, j'étais certain de mes effets,

ma mégalo se ride!

 

Ca chauffe-tourne dans ma tête, corrida madrilène,

ça chauffe-tourne dans ma tête, corrida sans arènes,

corrida sans taureau,

raté mon concerto!

Ca chauffe-tourne dans ma tête, corrida madrilène,

ça chauffe-tourne dans ma tête, corrida sans arènes,

corrida sans taureau

fichu pour mon huis clos!

Ca chauffe-tourne dans ma tête, corrida madrilène,

ça chauffe-tourne dans ma tête, corrida sans arènes,

loupé mon one man show,

tu parles d'un hidalgo !                                              

 

© Sacem paroles/musique andré n.

 

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24/11/2016
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L'Ephémère

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Elle est d'un autre monde, celui des Éphémères.

Un rien la flétrit, un rien l'épanouit.

Elle vit en un lieu où le temps s'énumère

au rythme, un par un, des pétales accomplis.

 

Fragile, sensuelle, à nulle autre identique,

elle aime la nuit en douceur de l'été,

pareille à une fleur au parfum magnétique

qui repose en un lit de mousse et de rosée.

 

Ne pas la déranger, surtout faire silence,

ne pas effrayer la calme endormie

elle s'éveillera d'un baiser délivrance

qui portera l'amour à son âme alanguie.

 

Elle est d'un autre monde, celui des Éphémères,

un rien la flétrit, un rien l'épanouit.

Gardez-vous de froisser sa couche hospitalière

sans y être invité ; c'est elle qui choisit !

 

Ses heures sont comptées sans aucune indulgence,

demain qui viendra la verra s'en aller ;

alors, intensément, avant cette échéance,

se donner à celui qui saura sublimer.

 

Ne pas la bousculer, la savoir cœur fragile,

ne pas la presser vers le non-retour.

Abreuver tous ses sens de tendresse tactile

tout en lui chuchotant le plus beau des discours.

 

Elle est d'un autre monde, celui des Éphémères,

un rien la flétrit, un rien l'épanouit.

Son nom est un secret, il restera mystère

pour qui n'aura pas su accéder à son nid.

 

Extrait recueil "Vous dire, en passant..."


21/11/2016
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Les diamants de l'aurore

 

Les diamants de l'aurore, parsemés aux corolles,

étoiles oubliées, richesses de la nuit,

pigmentent les velours, matinales lucioles,

éphémères apparats des reines, puis nous fuient. 

 

Profiter de l'instant, du moment magnifique,

avant que perles douces ne ruissèlent en gouttes

pour lire en leur profond le reflet- seul, unique-

des rêves et images venus des nues dissoutes. 

 

Là, parvenir aux secrets, aux mystères sublimes,

accéder aux messages que seuls cœurs inspirés

abordent, délicats, pour en cueillir les rimes

et les semer au vent des âmes libérées.

 

Toi que les mots inspirent place-les en écrin,

ils sont l'émanation, parfois, d'obscurs présages ;

qui les croit laconiques, qui les croit anodins,

qui croit les maîtriser ne se montre pas sage.

 

Tout au fond des diamants, richesses bienvenues,

quand on sait bien les lire, quand on sait profiter,

quand l'ego est capable d'un peu de retenue,

il pourra découvrir le mot le plus sacré : Humilité.

Extrait recueil "Septembre"

 

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20/11/2016
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La tête dans le soleil

 

Tu as les pieds sur le sable

la tête dans le soleil,

tu as le cœur en balade

aux quatre coins du ciel,

tu as ton âme en vadrouille

un ange passe tout au fond de tes yeux,

tu as les pieds sur le sable

la tête dans le soleil.

 

Dis-moi, es-tu réelle ou n'es-tu que le vent?

Dis-moi, es-tu mirage ou femme simplement?

 

Tu as les pieds sur le sable

la tête dans le soleil,

tu as le cœur vague à l'âme

les lèvres goût de sel,

tu as les yeux qui scintillent

tes longs cheveux dansent au rythme du flot,

tu as les pieds sur le sable

la tête dans le soleil.

 

Dis-moi, es-tu un songe, une illusion d'été?

Dis-moi, es-tu chimère, sirène imaginée?

 

Tu as les pieds sur le sable

la tête dans le soleil,

tu as le cœur en balade

aux quatre coins du ciel,

tu as tes rêves en vadrouille

un cupidon tout au fond de tes yeux,

tu as les pieds sur le sable

la tête dans le soleil,

la tête dans le soleil.

 

© Copyright SACEM paroles/musique andré n.

 

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20/11/2016
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Avant Toi

  (à Béatrice)

 

 

Comme une île perdue, loin des havres tranquilles,

 

balayée par les vents, érodée par les flux,

 

là où nulle autre vie que quelques brins fragiles

 

n'aurait pu aborder sans s'avérer vaincue,

 

j'étais sans toi.

 

 

Comme une ombre exilée, exclue de la lumière,

 

errant au plus profond des abysses chthoniens,

 

là où nul autre cri que des clameurs primaires

 

n'aurait pu s'élever sans s'allier aux chiens,

 

j'étais sans toi.

 

 

Comme un esprit damné, fui par les âmes pures,

 

voué au pilori sans autre voie d'appel,

 

là où le seul moyen d'effacer les souillures

 

n'aurait pu consister qu'en un arrêt cruel,

 

j'étais sans toi.

 

 

Comme une main tendue qui se perd dans le vide,

 

sans rencontrer l'écho d'un salvateur contact,

 

là où sables mouvants et autre sol putride

 

n'auraient pu faire grâce dans ce bas cul-de-sac,

 

j'étais sans toi.

 

 

Extrait recueil "Vous dire, en passant..."

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18/11/2016
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L'absente

Je t'écrirai demain, de retour à Rivelle,

 

faire plus que ces lignes aujourd'hui je ne peux,

 

ce malheur annoncé par ta lettre est affreux

 

la douleur est trop forte et vraiment trop cruelle.

 

 

Je ne sais, sur l'instant, les mots pour parler d'elle,

 

sa présence est si vive encore, je suis brisé,

 

déjà dire au passé, ce soir, je ne pourrais

 

c'est au plus grand silence que ma plume en appelle.

 

 

J'imagine aisément l'insigne désarroi

 

dans lequel ce chagrin te plonge et te dévaste,

 

tu me dis t'en vouloir de cette issue néfaste

 

le tourment, mon ami, t'égare je le crois.

 

 

Accorde-moi la grâce de pouvoir partager

 

ce poids, cette affliction, ce mal que tu endures,

 

permets-le, compagnon, cela je te l'adjure,

 

sois fort, nous sommes deux, tu n'es pas naufragé.

 

 

Plus longuement, demain, de retour à Rivelle,

 

je coucherai les termes qui, pour l'heure, se dérobent,

 

je serai à ma table dans le matin, dès l'aube,

 

et le premier soleil lira mes traits pour elle.

 

 

Je t'y rappellerai que vous eûtes tous deux

 

un bonheur rencontré par un heureux hasard,

 

ce que vous ressentîtes lors du premier regard,

 

je te ferai revivre ces moments merveilleux.

 

 

Je pourrai employer le passé pour te dire

 

la passion qui fût sienne- elle me l'avoua !-

 

de trouver près de toi l'alfa et l'oméga

 

dans l'homme que tu es, son rêve, son désir.

 

 

J'ajouterai aussi, sans crainte de méprise,

 

que tu es désormais en charge d'un devoir :

 

ne pas lui dire adieu, simplement au revoir,

 

et vouer ton futur au souvenir d’Élise.

 

 

Je t'écrirai demain, de retour à Rivelle.

 

Extrait recueil "Vous dire, en passant..."

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17/11/2016
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Les Ombres de Vérone

 

Lorsqu' est venue la nuit sur Vérone, sans bruit,

quand la vieille cité n'est plus que de silence,

deux ombres enlacées tout doucement s'avancent

par les rues endormies, deux ombres réunies.

 

Deux ombres enlacées, deux ombres du passé,

deux âmes, deux amants, merveilleuse tendresse,

indicible moment qu'une brise caresse,

deux ombres du passé continuent de s'aimer.

 

Le temps suspend son temps, le présent n'a plus d'âge,

nul ne saurait troubler le cœur de ces deux-là;

si tu les vois passer, si tu les aperçois,

ne crois pas au mirage tu les croises vraiment.

 

Lorsqu' est venue la nuit sur Vérone, sans bruit,

deux ombres enlacées sur les ponts de l'Adige,

deux ombres du passé, à l'heure où tout se fige,

lorsque plus rien ne vit, conjuguent l'infini.                         

 

 

© Sacem texte/musique andré n.

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17/11/2016
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Moi, l'Inconnu de Verdun

 

Je dors sous la grande arche au centre de l'Etoile.

 

Pourquoi moi ? Je ne sais, le hasard l'a voulu.

 

Je suis un parmi d'autres, mes frères les poilus,

 

chacun d'entre eux pourrait, au-dessous du grand voile,

 

reposer à jamais.

 

 

Hier encore, à Verdun, sous la voûte sacrée,

 

nous étions huit, gisant, martyres anonymes ;

 

nos cercueils alignés, transférés des abîmes

 

de lieux anéantis, de régions décimées,

 

aspiraient à la Paix.

 

 

Ceint de nos trois couleurs qui étaient nos lumières 

 

je fus ainsi choisi par un jeune soldat

 

qui, posant ses œillets sur mon habit de bois,

 

me décerna l'honneur, pour tous et j'en suis fier,

 

de les représenter.

 

 

Mon nom ?

 

Opter serait injuste, j'en porte des milliers,

 

héros donnés au feu, fauchés dans leur jeunesse

 

bien avant d'espérer qu'un avenir leur naisse,

 

il n'auront eu le temps que d'être suppliciés

 

détruits, déchiquetés.

 

 

Sur la dalle glorieuse qui couvre mon suaire

 

une flamme éternelle, chaque jour ravivée,

 

invite par son feu, à jamais consacré,

 

à la méditation sur ce que sont les guerres.  

 

 

Passant recueille-toi sur ce lieu de mémoire !

 

je n’y dors pas tout seul dans un sommeil profond,

 

il abrite avec moi une génération

 

qui s’est vêtue, pour toi, de souffrance et de gloire.

 

Extrait recueil "1914-2014 Centenaire de la Grande Guerre: Hommage"

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17/11/2016
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