Rimes de Provence

Rimes de Provence

Moi, l'Inconnu de Verdun

 

Je dors sous la grande arche au centre de l'Etoile.

 

Pourquoi moi ? Je ne sais, le hasard l'a voulu.

 

Je suis un parmi d'autres, mes frères les poilus,

 

chacun d'entre eux pourrait, au-dessous du grand voile,

 

reposer à jamais.

 

 

Hier encore, à Verdun, sous la voûte sacrée,

 

nous étions huit, gisant, martyres anonymes ;

 

nos cercueils alignés, transférés des abîmes

 

de lieux anéantis, de régions décimées,

 

aspiraient à la Paix.

 

 

Ceint de nos trois couleurs qui étaient nos lumières 

 

je fus ainsi choisi par un jeune soldat

 

qui, posant ses œillets sur mon habit de bois,

 

me décerna l'honneur, pour tous et j'en suis fier,

 

de les représenter.

 

 

Mon nom ?

 

Opter serait injuste, j'en porte des milliers,

 

héros donnés au feu, fauchés dans leur jeunesse

 

bien avant d'espérer qu'un avenir leur naisse,

 

il n'auront eu le temps que d'être suppliciés

 

détruits, déchiquetés.

 

 

Sur la dalle glorieuse qui couvre mon suaire

 

une flamme éternelle, chaque jour ravivée,

 

invite par son feu, à jamais consacré,

 

à la méditation sur ce que sont les guerres.  

 

 

Passant recueille-toi sur ce lieu de mémoire !

 

je n’y dors pas tout seul dans un sommeil profond,

 

il abrite avec moi une génération

 

qui s’est vêtue, pour toi, de souffrance et de gloire.

 

Extrait recueil "1914-2014 Centenaire de la Grande Guerre: Hommage"

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17/11/2016
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